mardi 19 avril 2011

Recette d'un Best Seller.

J’ai récemment écris un livre, puis plusieurs, qui ont tous connu un succès immédiat : Chaque membre de ma famille possède son exemplaire dédicacé, bon nombre de mes voisins s’en servent pour maintenir leurs tables bancales ( et n’ont pas manqué de me féliciter pour leur efficacité ) et j’ai moi-même pris la peine d’en acheter une trentaine.
Afin de me rapprocher au mieux de la gloire qui m’attend, et de me préparer au carton que fera surement ma prochaine oeuvre, j’ai décidé de lister ce qui fait qu’un livre ne prendra pas la poussière dans la partie « antiquités » de la Fnac, et se retrouvera au contraire fièrement au cotes d’autres hits de la littérature.
Toutefois, n’ayant eu le temps de consulter aucune étude traitant de la question, et n’ayant plus assez d’argent pour acheter de livre faisant autorité sur le sujet, mon argent étant entièrement passé dans mes propres bouquins, jai du faire appel a mon propre bon sens.

- Un personnage principal.
Pas trop beau sinon ça rend jaloux les hommes, mais pas trop hideux pour ne pas ennuyer les femmes. Le chic c’est qu’il soit légèrement con sur les bords au début de l’histoire, comme Santiago dans l’Alchimiste, c’est pratique pour le faire évoluer et lui faire découvrir des choses. C’est encore mieux s’il est puceau, ca donne un côté attendrissant. Tu peux l’appeler comme tu veux, mais mieux vaut que ce soit simple, a moins que tu veuilles t’amuser à écrire Jean René Patrick de la Motte Picquet Grenelle Saint Brice tout le long de ton livre. Ah et au maximum essaye de pas préciser son origine, ses opinions politiques ou son sandwich préféré chez McDonald’s, tu risquerais de perdre des lecteurs bêtement.
- Une histoire d’amour.
Ton héros est puceau, donc forcément c’est pas un champion de la drague. Le mieux c’est une histoire d’amour qui lui tombe dessus, puis c’est le plus simple à mettre en scène : Un regard, le temps qui s’arrête le coeur qui se met a faire du beat-box et le tour est joué. Si t’es a court d’idées tu peux même en faire le clou de ton histoire, genre la meuf de ton héros qui se fait enlever par un mec qui veut devenir le maître de l’univers et celui-ci qui s’paye une expédition pour la délivrer ( Y’a pas tellement de rapport entre l’enlèvement et le fait de devenir maître du monde mais ça a marché pour d’autres donc ça devrait aller pour toi ).
- Un méchant.
Tu peux la jouer soft et faire un être humain qui a des plans de domination du monde  du genre créer une élite d’hommes a tête de pelican, ou aller plus loin et faire un mec qui se serait retrouvé coincé dans un incident nucléaire et qui aurait finit avec 12 bras télescopiques, ou la faculté de se transformer en poule.
Pour le nom mieux vaut un nom qui fasse méchant histoire de planter le décors tout de suite, un truc du genre Crapulito ou Monsterman.
Pour la pointe humour tu peux lui flanquer un assistant bossu qui lui servira de tête de Turc auquel il pourra faire faire un tas de trucs a la con genre visser une tête de chien sur un chat.
- Des péripéties.
T’as le champ libre, mais mieux vaut foutre des petites galères sur la route de ton héros, une histoire qui arrive tout de suite au combat final et a la scène du baiser, c’est une histoire morte-née ( ou c’est le Horla de Maupassant ).
Le mec peut se faire voler son portefeuille, enlever par une bande de pirates,  se perdre dans une forêt. Il peut être accompagné de son fidèle ami, ça peut être un humain, mais en général un oiseau ça marche bien, bien entendu, tu peux le faire parler pour le petit coté exotique.
C’est aussi ces péripéties qui feront que ton héros retiendra des leçons et deviendra intelligent, par exemple un combat acharné avec un cyclope qui lui apprendra qu’il ne faut pas jeter les bébés cyclopes du haut d’un arbre.

Voila, tu as maintenant en main tous les ingrédients pour écrire pour révolutionner le monde de la littérature. Ne me remercie pas, une petite part sur tes bénéfices futurs suffira.

jeudi 3 mars 2011

J'ai un jumeau maléfique.



Gainsbourg a son Gainsbard, Renaud son Renard, à mon tour de vous parler de  celui avec qui  je partage ma vie.


On est des faux jumeaux, mais qui auraient été montés à l'envers. Les faux jumeaux ne se ressemblent pas tant que ça, mais pensent pareil. Mon jumeau et moi avons exactement la même gueule, mais la façon de vivre de l'un dégoute l'autre.
Notre coexistence a creusé une frontière dans mon entourage, et pendant que la moitié me prie de le faire disparaitre, l'autre l'idolâtre et me conjure de le laisser tranquille.

Je suis sobre comme une religieuse, et la simple odeur de la fumée me donne envie de me couper l'œsophage. Mon jumeau boit du scotch comme si c'était de la grenadine et déjeune à la Vodka. Les seuls moments ou il ne fume pas, ce sont les moments ou il tend la main vers son paquet pour attraper une nouvelle cigarette.
Il ne dort jamais, sauf si c'est dans un caniveau, et ne mange que du baba au rhum et du coq au vin.
Il déambule dans les rues en titubant, et ce qu'il préfère c'est être ivre en plein jour.

L'amour est certainement la chose à laquelle je crois le plus, je n'ai jamais trompé une femme et je ne trouve de repos que dans les bras de l'une d'elles. Lui, ne se rappelle jamais des prénoms des filles avec lesquelles il couche, et se rappelle encore moins avec couché avec. L'odeur des fleurs lui donne envie de vomir, et il se dit que quitte à vomir, autant que ce soit à cause de quelque chose qu'il aime, du coup il ne va jamais à un rendez-vous sans une bouteille de whisky. Il n'articule jamais une phrase tendre, et préfère les filles en couple car il n'aura pas besoin de leur envoyer de messages avant qu'elles s'endorment. Alors que je trouve mon ultime plaisir dans la satisfaction d'une femme à qui j'ai fait l'amour, lui a pour péché mignon de faire pleurer celles qu'il finit de baiser.


J'écris des poésies, il écrit des insultes. Les textes trop romantiques l'ennuient, il se fout de penser, de reflechir ou d'être attendrit, et préfère se bourrer la gueule pour raconter la dernière fois qu'il était bourré. Il se fout de la misère du monde et passe les articles trop longs sur la famine pour s'emerveiller sur ceux qui parlent de la progression du SIDA.
Il n'aime pas beaucoup les gens, à part ceux qui veulent bien lui payer à boire. Il a des fréquentations infréquentables , le genre de personnes qui, comme lui, ne font rien d'autre que rien.
J'essaye de le raisonner, mais il préfère détruire que créer, à commencer par lui même. Il se fiche de s'accrocher, il est né talentueux et échangerait bien ce talent contre une passe dans un bordel. La réussite l'insuporte, il fonce dans le mur en se marrant.
Les rêves qui  remplissent sa tête s'écrasent  sous le poids de toutes ces choses qu'il fait pour les empecher de se réaliser. Il crève les bouées qu'on lui lance et broie les mains qu'on lui tend.

Un jumeau a ce quelquechose qui finit par étouffer. On partage nos amis, nos vêtements, et on se dispute à propos du programme sur la même télé que l'on partage sur le même Fauteuil.
Moi , c'est jusqu'à mon corps que je partage avec lui, et je commence tout juste à le trouver emmerdant.

vendredi 25 février 2011

Cette nuit j'ai fait un rêve.

Tu m'auras dit une trentaine de fois ou tu vis, mais comme je serais trop bourré pour m'en souvenir tu viendras me récupérer à un endroit que je serais sûr de trouver, un monument, une fontaine, peu importe.
Je serais dans la détresse d'une soirée ratée et le simple fait de te voir arriver effacera l'ardoise, remettra les compteurs à zéro.
Je ne me souviendrais pas du chemin, et tu te rendras immédiatement compte de mon état, mais tu resteras douce et attentionnée.

Certaines personnes te donnent envie de jouer un rôle par crainte d'être jugé, d'autres, au contraire, extirpent le naturel en toi un peu comme on arracherait une mauvaise herbe. Alors je serais moi-même, ni plus ni moins. Je parlerais à des inconnus simplement pour te faire rire, parce que ton sourire m'adoucit.
Je me surprendrais à faire toutes ces âneries, que je ne fais généralement pas en présence d'une femme, et que je ferais parce que je me sentirais comme en présence d'un autre moi.
J'aimerais que ce moment dure une éternité, puis je retirerais cette pensée, sûr que la suite sera encore meilleure. On parlerait de tout et de rien, tout et rien n'ayant aucune importance, dès l'instant que je parle et que c'est avec toi cela me suffira.

Je presserais le moment ou on va se coucher car des l'instant ou tu te seras un peu dévêtue je ne penserais plus qu'à ton corps. je t'embrasserais comme si ma vie en dépendait, puis l'alcool aurait raison de moi.
Je m'endormirais dans tes bras, avec la tête qui tourne. Je serais un peu déphasé tout en sachant quand même avec qui je suis. La sensation de ta peau contre la mienne calmera mes insomnies et je passerais ma première vraie nuit depuis des mois.

En pleine nuit je me réveillerais, sans me rapeller ou je me trouve, mais toujours conscient de la personne avec laquelle je suis. J'aurais une folle envie de te faire l'amour mais tu dormiras.
Dès l'instant ou je te sentirais bouger, je te toucherais pour vérifier que tu ne dors pas. Et cela se passera. Rien d'extraordinaire, j'aurais encore quelques grammes dans le sang et je ne suis pas tant à l'aise que ça dans le noir. Mais cela ne m'atteindra pas tant que ça, le simple fait que cela se passe, et avec toi qui plus est, suffira à rendre ce moment magique.

Je me rendormirais et aurait l'impression que ce qui vient de se passer faisait partie d'un rêve. Et c'était peut être un rêve en effet, ces moments l'a n'ont pas tellement l'habitude de se passer.
De peur de définitivement penser que cette nuit n'était que le fruit de mes pensées, je me lèverais immédiatement pour la coucher, sur feuille ou sur clavier. Afin d'en faire mon histoire, et afin qu'elle m'appartienne à jamais. Afin qu'on ne me la vole pas et afin que je sache qu'elle a réellement existé.

mardi 22 février 2011

La femme parfaite.

J'vois de plus en plus de publications qui feraient passer le plus classique des resaux sociaux pour le plus hostile des terrains de chasse. On se perd entre les jeunes demoiselles qui recherchent un mec mortel, et les mecs mortels qui se renseignent sur "combien ça coute et comment ça s'passe pour acheter une femme en Ukraine".
A mon tour cette fois de me représenter ce que serait la femme parfaite. C'est pas tant une annonce, mais si jamais elle existe et venait à tomber sur cet article, qu'elle se sente libre de m'envoyer un poke, je poke toujours en retour, même si je sais toujours pas à quoi ça sert.

Ma femme parfaite serait une femme. Logique mais pas tant que ça, je dis femme et pas individu de sexe féminin. Vous faites peut-être pas la difference, mais quand tu sors d'une relation ou ta copine te battait au bras de fer, ou te battait avec une barre de fer, tu comprends beaucoup mieux la nuance.
Elle aurait tout d'une poétesse, la poésie en moins. Elle m'écrirait des lettres d'amour qui parleraient de sodomie, et dessinerait des sex toys en bas de la page.
Elle ne me dirait rien quand je viderais des bouteilles les soirs de semaines, m'aidrait à les finir et me trainerait jusqu'à mon lit. Pour pas que j'me vexe, le lendmain elle me dirait que j'ai été une bête, alors qu'en réalité je me serais endormi au milieu de l'action.

Je pourrais passer des nuits entières à la regarder dormir, à me servir des traits de son visage comme inspiration pour écrire des lignes plus sublimes les unes que les autres, qu'elle lirait en me disant "ça va, c'est pas mal", pour que j'fasse encore mieux la fois d'après. Elle me suivrait dans mes pulsions artistiques, se foutrait bien que je chante comme une poele à frire, que je joue de la guitare à en faire vomir les cordes ou que je desinne comme un enfant dislexique, elle serait toujours la à me dire que c'est super.

Nos soirées seraient d'un ennui passionnant, une sorte de train-train rythmé, une minute de silence au milieu d'un concert de hard rock. On mettrait une playlist trouvée au hasard, et on aurait la flemme de changer de musique, du coup on passerait des heures avec des chansons passées de mode en même temps que les piercings dans les casquettes. On s'en rendrait pas compte parce qu'elle serait trop occupée à me raconter des blagues que je ferais semblant de pas connaitre, puis je lui dirais "tu devineras jamais ce qui m'est arrivé cet après midi", et lui raconterais une scène d'un film qu'elle ferait semblant de ne pas avoir vu.
On commencerait des films qu'on finirait jamais, et on rigolerait des fautes de Francais des filles dans les télé-réalité.

Elle cuisinerait à peu-près aussi mal que moi, alors on s'y mettrait à deux pour essayer de préparer quelquechose de mangeable, qui serait tout sauf mangeable. On avalerait une bouchée, on se regarderait en pouffant de rire et on appelerait un livreur de sushis.
J'oublierais de faire le ménage une fois sur deux, mais elle serait quand même contente parce que j'aurais pensé à baisser la cuvette, puis elle nettoierait en fredonnant des morcaux de country, un chapeau de cowboy vissé sur la tête.

On s'aimerait et on le saurait, sans avoir besoin de se le rabacher. Elle n'aurait pas mon numero et encore moins de compte Facebook.
On begayerait à chaque tentative de "je t'aime", et on aurait de toute façons aucune raison de se le dire, tant ça paraitrait évident. Tant nos regards le diraient à notre place. Tant ma voix deviendrait tendre lorsque je prononcerais son prénom et tant sa peau deviendrait douce lorsque mes mains l'effleureraient.

samedi 22 janvier 2011

Impro sous Influence.

Avant toute chose désolé, j'sais pas encore de quoi mais j'préfère m'éxcuser maintenant ça évitera surement des soucis. J'vais pas dire que j'arrive pas à dormir j'aime pas me répeter, et j'sais absolument pas c'que j'vais bien pouvoir raconter.
Bon bein on peut discuter maintenant.
Faudrait que je change de rythme de vie, Me bourrer la gueule pour raconter la dernière fois que j'étais bourré c'est p'tetre pas la solution. Faire semblant d'aimer c'qui m'sert de copine en attendant mieux non plus d'ailleurs.
J'dors pas depuis 3 jours, si tu m'fouttais à coté d'un cendrier on ferait surement pas la différence. Superman est has been, me voilà, Cendres man à votre rescousse.
Mais est-ce que votre vie est tellement plus intéréssante ? Toute votre jeunesse vous oubliez de vivre pour des études qui vous menneront à un super job, puis vous vous épuisez dans ce fabuleux job, pour avoir une brillante retraite. Une fois cette brillante retraite obtenue, vous vous rendez compte que vous êtes devant votre miroir, des cheveux blanc et les dents qui s'échappent. Le décors parfait, au détail près que dans toute cette hate vous avez oublié de vivre. Donc vous vous faisez la proie des chirurgiens estethiques, on voit plus que vous au jardin du Luxembourg avec vos footing et vos stretchings, simplement pour vivre plus longtemps et vivre cette vie qui vous a échappé.
Très peu pour moi, j'suis de ceux qu'on enferme pas dans une cage. J'me doute bien que mon rythme de vie me fera crever bien avant d'avoir connu le viagra et inspecteur Derick, mais j'aurais aspiré chaque seconde jusqu'à la moelle.
Changeons de sujet, j'voudrais quand même pas créer de tensions. Oh puis si créons la tension.
J'vous emmerde avec vos jugements et votre air hautains à la mords moi le noeud, le concept de la vie est simple, un mouton qui a le malheur de se subtiliser au troupeau, un maillon qui va faire un tour hors de la chaine, ça plait pas, la passion plait pas, l'isolement non plus. Donc on fait de grands sourires, donc on serre des mains. Te baiser à la seconde ou t'auras le dos tourné ? C'est pas grave vu que t'as le dos tourné. Dieu s'appelle désormais le paraitre. Pourquoi être gentil ? Du moment que j'ai l'air gentil tout va bien, pas de quoi faire couler le titanic.
Mais pour qui il se prend celui là il veut refaire le monde ! Pas une seconde chéri, le monde j'men fous, et de vous aussi, la nature humaine a du tremper dans un sublime paquet de merde avant d'exister, on est nés pour être des merdes, et seul ceux qui puent le moins s'en sortent.T'as beau être né dans de la soie, tu finiras bouffé par un copain du vers de terre que t'écrasais ce matin, et laisse moi te dire que t'emporteras pas ta rolex non plus.
Mais si t'en est arrivé la, achete un smartphone, porte des vans assorties à tes Ray Ban, et fais le régime Dukan, qui sait tu finiras p'têtre par être quelqu'un. Tout le monde le fait alors pourquoi pas toi.
J'veux pas te faire réfléchir, mieux, j'men fous que tu fouttes ta vie en l'air, on le fait tous, alors quitte à le faire fais le avec le sourire, et si tu dois foncer dans le mur, fais le avec en rigolant à t'en décrocher l'intestin grele.
Le plus triste dans tout ça reste surement que j'pourrais débiter comme ça pendant des heures, mais j'pense pas que ca changerait vraiment ta façon d'être, d'ailleurs tu dois te t'lever tôt, demain faut que t'ailles prendre un abonnement pour ton Ipad, et que tu t'épiles les couilles, donc j'vais pas plus te retenir, surtout que ma petite amie d'une soirée s'impatiente. Les femmes ne sont plus ce qu'elles étaient, une fois ne sufifit pas.
Bonne soirée et longue vie, qui que tu sois. 

dimanche 16 janvier 2011

La fille du bus.

Reveil forcé, douche et petit déjeuner expediés, départ à la hate et course pour ne pas rater le bus de 7h47.

Avec ses bruits, ses odeurs et ses retards, le bus aurait tout pour être le pire moment de ta journée, et pourtant c'est celui qui l'illumine, simplement car elle est là.

Elle, intemporelle, presque iréelle. Toujours assise à la même place, elle fait partie du décors, mieux, elle fait le décors.
Tu finis par te trouver ridicule. Jeune indomptable, avec des sentiments qui passent généralement plus par ton corps que par ton coeur. Et la voila, arrivant de nulle part pour kidnapper tes pensées, réduire ton armure en pièces.

Le plus malsain est certainement qu'elle ne fait rien pour que cela arrive, à vrai dire elle ne te connait pas, ne te parle pas, et son regard n'appartient qu'à son livre, qu'elle ne délaisse que très rarement pour se perdre derrière la vitre.
Les bruits du bus ne l'atteignent pas non plus, elle leur préfère la mélodie de ses écouteurs, tu te dis que si il y avait une prise d'otage dans ce bus, les ravisseurs auraient certainement le temps de négocier, prendre leur rançon, et s'en aller, sans qu'elle s'en rende compte.

L'aborder, tu y a pensé, mais à quoi bon. Tu n'as jamais fait ça, tu n'saurais même pas quoi dire. Puis si jamais ton manque d'expérience en drague lourde de rue ne suffisait pas à te retenir, tu n'aurais qu'à repenser au nombres d'admirateurs un peu moins secrets que toi, qu'elle a refroidi avec toute l'élégance du monde.

Tu essayes de l'oublier, de ne pas lui prêter attention, et tu te rends compte que c'est dur d'ignorer un éclair qui te frappe en plein oeil et éblouit ta vision.
Alors tu penses à d'autres manières de la mettre au courant de ton existence. Tu tentes de retenir le titre de son livre, dans l'espoir de revenir le lendemain avec un exemplaire, l'agiter sous son nez, et sortir du décors. Mais c'est peine perdue, les livres ne font pas long feu, et défilent presque aussi vite que les prétendants. Du coup, après avoir acheté Le journal de bridget Jones, L'amour dure trois ans et Le diable s'habille en Prada, tu t'es dit qu'il fallait peut être essayer autre chose.
Tu t'es bien engaillardi à lui écrire des lettres, sans aucune déclaration d'amour bien sûr, ni belles paroles, simplement sincères, parfois drôles et amicales, parfois profondes et pleines d'amertume, que tu prévoyais de lui glisser dans la main, lorsqu'elle descendrait, Jardin du Luxembourg.
Mais chaque fois, ton bras demeurait paralysé, la laissait passer sans même un geste, et ne récuperait ses fonctions que pour froisser le papier avec rage.

Le plus étrange est que cette romance ne dure que le temps d'un trajet, le reste de la journée tu n'y pense pas ou peu. D'ailleurs, tu n'en a jamais parlé à personne.
Avec tes amis tu restes celui qui brise des coeurs et ne s'attache pas. Ce n'est ni la honte ni la peur qui t'empechent de confier cette passion que tu t'es créé, non, seul la jalousie t'en empeche.
Ces 25 minutes d'évasion, cette petite excuse pour ne pas rejoindre la réalité tout de suite, et continuer à rêver encore un peu, tu ne veux les partager avec personne, elles t'appartiennent.

samedi 1 janvier 2011

Le rap c'était mieux avant. Pas que le rap d'ailleurs.

Bonjour, nous sommes jeudi et j'arrive toujours pas à dormir, j'viens de finir un article et ma lettre de menaces au marchand de sable (Pour la lettre, j'me suis senti con quand j'me suis rendu compte que j'conaissais pas l'adresse du marchand de sable), du coup j'ai du temps libre, toi aussi ? Cool on va discuter alors.

Non parce que la dernière fois j'ai essayé tout un tas de trucs qui ont servi à rien. Généralement tu sais que t'as touché le fond quand tu commences à trier tes SMS par contact et par ordre alphabétique.

Puis c'est pas d'ma faute si j'dors pas, ca doit être les soucis. Ah bein oui l'ami quand tu grandis ya un petit paquet de merdes à coté duquel c'est dur de passer.
On te raconte que des conneries quand t'es gosse : Le père Noel vit en Laponie, la soupe fait grandir, et les Looney Tunes crèvent pas quand ils s'allument à coup de lance roquettes.
Mais c'quon oublie surtout de te dire c'est que passé un certain age, ta vie ne sera qu'une eternelle prise de tête ou tu repenseras avec nostalgie à cette époque ou le seul problème que t'avais dans la vie c'était les Powers Rangers qui se faisaient marave par Megazord.
Cette époque ou tu ne rêves que de grandir pour pouvoir dire "je vais au travail", ou pour foutre tes enfants à l'amende.

De toutes façons j'ai toujours su que l'indépendance c'etait pas pour moi, j'ai bien fait l'effort d'acheter un frigo, mais il doit être cassé : il se remplit pas chaque dimanche comme celui chez maman. J'ai bien essayé de le refermer et de le rouvrir mais rien à faire, toujours ce même yaourt périmé et cette bouteille de coca remplie d'eau.
J'te parlerais même pas de ma chambre, j'fais un tour dehors comme avant, sauf que quand j'rentre y'a toujours cette vieille pile de vetements sur le bureau de mon PC.
Mon evier est surement dans un sale état, j'dis surement parce que j'le vois plus depuis que y'a deux mètres de vaisselle à l'interieur et des sacs Mcdonald's qui bouchent le passage.

L'autre grand soucis c'est que tu dois taffer, et pas le genre de taff dont tout le monde rêverait, non le bon vieux taff du moins de 25 ans.
VIP chez pôle emploi et dans les boites d'interim, a 22 ans t'as déja besoin d'une deuxième feuille pour ton CV. Après avoir tapé le fer à l'usine t'as trouvé la planque : Employé polyvalent chez KentuckyFriedChicken (Equipier chez KFC quoi). T'en fais pas tu pourras toujours te faire passer pour un commercial auprès des meufs, elles aussi elle te diront qu'elles sont esteticiennes pour pas que tu saches qu'elle bossent chez Quick.
Pour ma part mon éxperience du milieu professionel a tourné court : J'suis allé aux interim, quand ils m'ont demandé mes critères de recherche, j'leur ai dit que j'voulais taffer à proximité d'un lit et d'un frigo, j'ai atteris dans une morgue.

Y'a quand même un avantage dans tout ça, plus de profs ou de parents pour te courir après, non maintenant c'est ton propriétaire et ton banquier qui ont pris le relai.
Bon le proprio j'veux bien comprendre : 6 mois de loyer en retard, une petition de tous mes voisins pour la musique et cette voisine à qui j'ai fais un plat de lasagne et qui a subitement disparu, ça peut énerver. Mais pour ce qui est du banquier c'est de la haine gratuite, j'ai toujours des grosses sommes dans mon compte, bon après c'est sur si on se laisse impressioner par le "–" qui se trouve devant..